Poêles de masse

Posté le 18 février 2011 par

Poêles à accumulation, la simplicité au service de la modernité


Le principe du poêle à accumulation est de stocker dans la masse qui le constitue l’énergie d’un feu d’une à deux heures. Cette énergie est restituée régulièrement et progressivement sur une longue durée, ce qui permet de ne faire qu’une flambée par jour. Selon la masse et la surface d’échange du poêle, la configuration des pièces à chauffer et le climat, la fréquence des flambées peut varier.

Pour accroître l’efficacité de la flambée, le poêle à accumulation utilise le principe de la post combustion. Ce principe vise à obtenir une température suffisamment élevée des gaz émis par la flambée pour déclencher leur combustion. Les conditions requises sont une température minimum de 650° et un apport d’air suffisant au même point. Le bois utilisé est léger et de petite section pour produire une température maximum en un minimum de temps.

Une fois que des températures élevées sont obtenues et pour ne pas perdre cette énergie en rejetant directement les fumées dehors, le poêle fait circuler ce flux dans des conduits. Cela permet de diffuser la chaleur dans la masse par conductivité et ainsi de faire passer les gaz de 1000 °C à 200 °C avant de les laisser s’échapper à l’extérieur.

Emplacement centralisé

L’emplacement du poêle doit être centralisé au maximum car il ne chauffe que ce qu’il voit et ce, dans un rayon de 7 à 8 mètres. Ce point est essentiel si on veut profiter au maximum des qualités du poêle. Et nombre d’utilisateurs regrettent de ne pas avoir pensé à l’implantation de leur poêle au départ de la construction ou de la rénovation de leur demeure. Ceci implique des volumes largement ouverts au rez de chaussée, ou au contraire d’inclure le poêle dans une cloison.

En Russie par exemple, il est typique qu’il soit implanté entre quatre pièces, au croisement des cloisons. Il est alors souvent alimenté de la cuisine, où il sert également de cuisinière et de four. Une partie du poêle est alors visible de chaque pièce, et chauffe en conséquence.

Concernant l’encombrement réel d’un poêle, il est moins anormalement élevé qu’on ne l’imagine quand on prend en considération le périmètre de sécurité à maintenir autour d’un poêle traditionnel.

Forme du poêle

Elle influe sur sa puissance et son inertie : une architecture « étalée » (par exemple avec un banc et un conduit dissocié) à une surface de restitution plus grande qu’un poêle compact ou isolé sur certaines faces. La puissance est au détriment de l’inertie, et inversement. Une distinction peut être faîte entre les poêles hauts et les modèles bas, souvent équipés d’une plaque de cuisson.

Principe de montage

La maçonnerie d’un poêle à accumulation repose sur le principe que l’extérieur du poêle ne doit jamais être brulant car le rayonnement devient convection et le poêle perd de l’inertie. Par contre, l’intérieur des conduits l’est dès l’allumage et là où les températures sont trop élevées, la dilatation des briques risque de fendre le poêle : un joint de dilatation sépare alors le cœur réfractaire du poêle de son habillage.

Ce dernier en briques est parfois remplacée par de la bauge (mélange terre paille), créant une ceinture armée : les joints de dilatation peuvent alors être supprimés. Cette technique à faible énergie grise présente en plus l’intérêt d’être extrêmement économique .

Chauffage de l’eau

Un échangeur peut être intégré dans le poêle. Son rôle est de chauffer son eau sanitaire ou alimenter un radiateur. Si l’échangeur est sous ce dernier ou sous le ballon, le système fonctionne sans électricité par effet de thermosiphon.

Côté cuisine

On retrouve dans le poêle de masse le plaisir de cuisiner des cuisinières à bois. La plaque de cuisson chauffe jusqu’à 400°, elle est inutilisable en dehors de feux. Le foyer servant de four est à 500° après la flambée mais la température s’effondre rapidement jusqu’à se stabiliser à 70°.

Le foyer est utilisable comme four pendant 24 heures: la première demi-heure est propice à la cuisson haute température (pizzas par exemple). La deuxième permet la cuisson d’un pain (250°). A partir de ce moment, la chute des températures s’enraye et laisse le temps de préparer deux plats à 150° (gratins, rôtis…). Les températures se stabilisent à 70° au cours de la deuxième douzaine d’heures après le feu pour permettre la cuisson au bocal. La cuisine au bocal consiste à mettre des aliments, avec ou sans eau, dans un bocal et à le récupérer après une longue et douce cuisson.

Cet article a été rédigé par David SZUMILO, concepteur de poêles de masse et formateur à l’association Oxalis. Les données citées sont susceptibles d’être modifiées en fonction des recherches de l’auteur.

Pour toute demande ou complément d’information, contactez David SZUMILO : poeledemasse@oxalis-asso.org

Pour trouver plus d’informations sur les poêles de masse, vous pouvez consulter l’article ci-dessous, extrait du site Wikipedia: écho des autoconstructeurs

L’association Oxalis organise régulièrement des journées d’information et de formation sur la construction des poêles de masse.